uand Emile et sa famille sont-ils rentrés en Belgique ?
La famille De Boelpaepe resta en Angleterre jusqu'à la fin de la guerre.
Il semblerait que ce soit François qui ramena la famille en Belgique en passant par la Hollande.
En effet, Georges est mort en Angleterre victime de la grippe espagnole le 21 juillet 1918 (Sa tombe existe peut-être encore à Swindon, car sa fille Georgette, rentrée en Belgique, veilla à la faire entretenir jusqu’à son propre décès en 1993).
Mais quand eut lieu ce fameux retour ?
Rappelons d'autre part que l'Armistice est signé le 11 novembre 1918.
Dans son "carnet d'impressions" , Emile écrit :
"Je me rappelle l'exclamation d'une bonne vieille maman anglaise en apprenant – c'était un peu après l'armistice – que son fils soldat se trouvait à Bruxelles.
"Mon Dieu ! que va devenir mon fils dans cette cité du diable ! ".
Donc en novembre 1918; la famille était toujours en Angleterre.
Selon les sources historiques, le rapatriement des réfugiés débute dès la fin novembre 1918.
Ces éléments ne nous permettent pas encore de déterminer quand eut lieu exactement le retour de la famille d'Emile.
Ce qui est certain par contre c'est que le 6 janvier 1919, la famille est de retour en Belgique et a réintégré la maison de la rue Parc Elizabeth, n° 17 à Koekelberg.
En témoigne une lettre de recommandation en faveur d'Emile signée par "le Bureau Technique du Bâtiment L. Gueude et Fils " et datée du 6 janvier 1919. (voir page suivante).
Cette lettre devait permettre à Emile d'être engagé par l'architecte géomètre expert Victor Degand à Bruxelles et ce pour la période de mars 1919 au 31 août 1919 (voir doc chapitre 4 § 4.1.1. ).
Quels souvenirs subsistent de cet épisode de l'exode belge en Angleterre ?
Le rapatriement des réfugiés débute dès la fin novembre 1918.
Entre novembre 1918 et mai 1919, 85 000 Belges ont pris le chemin du retour .
Le roi Albert avait insisté auprès de ses ministres pour que le retour des réfugiés soit "entouré d'une certaine solennité " Le temps est venu de célébrer la réunion de la Belgique extérieure et intérieure ! Or les réfugiés sont restés les grands absents des commémorations de l'immédiat après-guerre !
Une incompréhension a subsisté entre ceux qui ont fait partie de la diaspora et ceux qui sont restés dans la Belgique occupée.
Dans les pays d'accueil les traces de la présence belge s'estompent rapidement.
Nonante ans après les faits, seules quelques vielles pierres témoignent encore de l'exil belge en Angleterre.
Pourtant il n'a pas été rare de voir des familles anglaises traverser la Manche pour rendre visite à des Belges avec qui ils s'étaient liés d'amitié : ex la famille Dolby avec la famille De Boelpaepe.
Selon M. Amara avant de quitter l'Angleterre, quelques Belges et Anglais se sont réunis pour fonder l'Union Anglo-Belge dont les bureaux furent établis à Londres et à Bruxelles.
Sa mission : resserrer les liens entre les deux peuples et maintenir vivace le souvenir de l'exil belge. Cette association comptait environ un millier de membres et eut quelques succès dans l'immédiat après-guerre.
En 1983, la branche anglaise fusionna avec le Cercle Royal Belge de Londres et devint : l'Anglo Belgian Society.
À Bruxelles l'Union entrera en léthargie dès le début des années 1930.
La dernière grande manifestation publique eut lieu en 1924.
L'Union inaugura un petit monument dans le parc attenant au palais d'Egmont : une statue censée commémorer, nous dit M. Amara, l'accueil bienveillant que les Anglais avaient offert aux jeunes réfugiés belges.
Il s'agit de la statue de Peter Pan que l'on peut toujours découvrir actuellement.