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xode des Belges
ontexte historique de l’exode des Belges en Angleterre
Mais avant d'aller plus loin dans le récit de leurs aventures, rappelons le contexte historique.
Pour ce faire, j'ai utilisé quelques livres d'Histoire et la thèse très passionnante de Michaël Amara* .
Avant le déclenchement des hostilités, la GB apparaît comme un des pays les moins préparés à l'idée d'une entrée en guerre.
Mais le 4 août, la majorité de l'opinion publique approuve l'engagement de la GB dans le conflit qui oppose les grandes puissances européennes.
En effet, L'Angleterre de Georges V veut faire honneur à sa promesse de garantir et donc de préserver la neutralité de la Belgique, signée par les traités internationaux.
( la Belgique était déclarée neutre depuis 1839 et ce fut confirmé en1871 ) .
Pour les Anglais :
" il s'agit d'un attentat monstrueux et ignoble contre un petit pays neutre que l'honneur ordonne d'aider " !
Des milliers de volontaires s'engagent sous les drapeaux.
" Le cas belge insuffle au conflit la dimension d'une croisade morale inscrivant la guerre dans un schéma manichéen qui oppose le Bien au Mal " !
En attendant les secours de l'Angleterre et de la France, Albert Ier prit le haut commandement de l'armée belge. Celle-ci devait résister le plus longtemps possible aux envahisseurs allemands.
Liège tombe le 16 septembre, Bruxelles le 20 septembre, Anvers le 9 octobre, Ostende le 16 octobre.
Le 13 octobre, Albert installe son armée sur l'Yser.
L’ouverture des écluses, arrêtera l’armée allemande.
De nombreux Belges vont fuir vers la Hollande, la France et l'Angleterre pour échapper à l’occupation allemande.
L'exode frappe toutes les régions et les classes sociales.
L'Angleterre possède une des traditions philanthropiques les plus fortes au monde.
Il s'agit aussi d'une tradition ancrée au plus profond de l'Angleterre Edwardienne.
Les réseaux de bienfaisance traditionnelle ont tôt fait de se mobiliser pour venir en aide aux réfugiés.
La charité anglaise repose en majorité sur l'initiative privée.
Des milliers de bénévoles et d'hôtes généreux portent à bout de bras l'action humanitaire.
Puis fut créé notamment le War Refugees Committee (WRC) gérant les offres de logement.
En 1914 –1915, plus de 200 000 réfugiés belges débarquèrent sur les côtes anglaises à Folkestone essentiellement.
Donc en apprenant l'invasion de la Belgique, la Grande Bretagne volera au secours de la "POOR LITTLE BELGIUM" !
Folkestone était avant-guerre une célèbre ville "d'eaux ".
Le 14 juillet 1914, les hôtels et les villas étaient bondés.
Les premiers Belges qui y débarquèrent sont des gens aisés qui, au début des hostilités, pensaient qu'ils seraient plus en sûreté là-bas qu'en Belgique.
Mais fin août l'afflux des réfugiés commença et Folkestone dut s'organiser en ville d'accueil. .
Le 27 août : un millier de réfugiés civils arrivaient d'Ostende.
L'Emigration belge vers l'Angleterre se fit en 3 phases :
La première phase : de la fin août aux premiers jours d'octobre : il s'agit d'une évacuation organisée. Le gouvernement anglais assurait la traversée et réceptionnait les réfugiés sur le sol anglais. Mais l'hébergement et l'entretien sont à charge du WRC et de comités de secours locaux ( à partir du 5 sept : 5000 réfugiés par jour ).
Au cours du mois de Septembre, vu l'afflux de réfugiés, une sélection est opérée à Ostende.
Les candidats à l'exode doivent prouver qu'ils proviennent de régions directement touchées par les combats et qu'ils disposent en Angleterre d'une offre de logement en bonne et due forme .
Et une visite médicale est obligatoire !!
La deuxième phase : à la mi-octobre, la chute d'Anvers puis celle d'Ostende vont provoquer un exode de masse.
Le premier bateau affrété par le gouvernement Anglais est pris d'assaut !
Le bateau manque de chavirer ! Des personnes sont poussées à l'eau. D'autres fugitifs s'entassent sur des bateaux de pêche, des yachts, des streamers ou des barques !
Scènes dantesques, le gouvernement anglais et les comités de secours sont débordés. Il s'agit du point culminant de l'exode belge.
La troisième phase : durant le premier trimestre 1915 : un courant migratoire de 1000 réfugiés débarquent quotidiennement en Angleterre.
A la fin de l'année 1915, il y a 250 000 réfugiés en Angleterre dont 95 % de Belges.
Mais attention : pour des milliers de Belges, l'Angleterre ne sera qu'une escale vers la France ou le retour en Belgique.
En 1917, plus d'un Belge réfugié sur trois vit à Londres.
Les cités ouvrières de Birmingham, Glasgow, Manchester, Sheffield, Liverpool abritent les communautés belges les plus importantes.
* Michael Amara, Les Belges à l'épreuve de l'Exil – Les réfugiés de la Première Guerre Mondiale – France, Grande Bretagne, Pays Bas.
Ed de l'ULB, Histoire 2007
à considérer aussi les références citées par M. Amara :
-C. van Outryve d'Ywalle, les réfugiés belges à Folkestone, 1914-1918 - Ce que l'Angleterre a fait pour eux, Bruges 1920,
-"Aux réfugiés belges ! – Conseils et renseignements, Londres, [1915].
-Goblet d'Aviella E., "Nos réfugiés en Angleterre", A Book of Belgium's Gratitude, etc., Londres, 1915, p 40 à 49
