n juillet 1914, Emile termine ses études à l'Ecole d'Architecture ST Luc à Bruxelles (rue de la Colonne, 54 à Molenbeek) .
Comme il a été évoqué dans le chapitre n°1, il reçoit son Certificat de 2 années préparatoires et 4 années du cours d'Architecture, très précisément le 31 juillet 1914 ! .
A l’époque, un tel certificat spécifiant «… quatre années de cours d’architecture… » permettait à son possesseur de s’auto-qualifier « architecte » ou « architecte-dessinateur », après avoir effectué des stages chez des architectes en place.
En 1913, dans la revue artistique « VERS l’ART » , consacrée essentiellement à l’architecture et aux arts décoratifs, l’architecte Léon David directeur artistique et de rédaction, insiste… " sur l’urgence qu’il y a à rationaliser les études d’architecture, à donner une valeur légale au diplôme de fin d’étude et sur l’obligation, pour le futur architecte, d’effectuer des stages avant de pouvoir signer lui-même des plans !..."
Par ailleurs, Emile termine en juillet un stage de "dessinateur -architecte" commencé le 13 janvier 1914 au bureau Technique du Bâtiment " L. Gueude et Fils Ingénieurs - Architectes ", situé rue Adolphe Lavallée, 12 à Molenbeek .
Emile a donc à peine son diplôme en poche, l'avenir professionnel s'ouvre à lui et tous les espoirs lui sont permis, lorsque éclate la première guerre mondiale,"la Grande Guerre" comme on l'appela plus tard et qui dura 4 ans.
Elle s'avéra une terrible boucherie, anéantissant des millions de jeunes hommes.
Dans la nuit du 2 au 3 août 1914, l'Allemagne de Guillaume II adresse au gouvernement belge un ultimatum exigeant de lui laisser le libre passage à travers la Belgique afin que les armées allemandes puissent gagner rapidement la France !
Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à cette dernière.
Toujours le 3, au matin, Albert Ier et le gouvernement belge rejettent l'ultimatum allemand.
En effet le 4 août, a lieu au Parlement belge une séance historique en présence du roi Albert Ier. La Belgique allait résister à l'envahisseur !
"Si l'étranger, viole le territoire, il trouvera tous les Belges groupés autour du souverain, qui ne trahira pas, qui ne trahira jamais son serment constitutionnel " !
Et de Broqueville, chef de cabinet, de conclure :
"L'heure est aux actes. Un peuple qui lutte pour son droit peut être vaincu, il ne sera jamais soumis !"
Emile n'est pas appelé sous les drapeaux car, comme il a déjà été précisé, il est sérieusement asthmatique. D'autre part, sa mère Catherine est veuve depuis 1912 et a encore plusieurs enfants à charge.
Il est aussi intéressant de souligner qu'en Belgique, la mobilisation n'atteindra que 20% de la population masculine alors qu'elle sera de plus de 45% en France
Pourquoi cette différence ? Tout simplement parce que la Belgique était un pays neutre depuis 1839 !
Au moment où la guerre éclate, la famille De Boelpaepe passe ses vacances comme chaque année à la mer du Nord.
L'été 14 est superbe !
Une des filles aînées de Catherine, Eugénie était mariée à un certain Georges Vanderheyden. Ce dernier devait exercer le métier de "commis voyageur " et il faisait des affaires avec la Hollande et l'Angleterre.
Vu les tragiques circonstances nationales et internationales, Georges dut suggérer à Catherine et aux siens de ne pas rentrer à Bruxelles mais de se rendre à Ostende afin de gagner au plus tôt l'Angleterre comme le firent d'ailleurs de nombreux Belges à cette époque.
Quels sont les membres de la famille qui partirent en Angleterre ? Il est impossible de les citer tous avec exactitude.
D'après les photos dont nous disposons, les récits imprécis de tante Laure, l’épouse de Marcel le plus jeune frère d’Emile, et d'après le tableau généalogique de la famille, on peut penser que furent du voyage :
Catherine, la mère accompagnée de :
- Sa fille Maria ainsi que son mari Franz Reper et leurs deux filles Yvonne et Angèle
- Sa fille Eugénie, son mari Georges et leur fille Georgette
- Son fils François et sa femme Albertine ( les deux filles de ces derniers Francine et Yvonne naîtront en Angleterre )
- Ses autres filles : Jeanne et Ida
- Et ses fils Emile et Marcel
La famille embarqua fort probablement fin août 1914 à partir d'Ostende.
Elle dut faire partie de la première vague d'exode.
Elle débarqua à Folkestone dans le Kent en bordure de la Manche.
Puis se rendit à Swindon dans le Wiltshire.
Georges devait connaître deux familles anglaises dans cette ville : les Dolby et les Johns, susceptibles d'héberger dans un premier temps la famille De Boelpaepe.