es Etudes primaires
Emile De Boelpaepe fit ses études primaires à Bruxelles, à l’Ecole Communale n°13 qui se situait Place Anneessens et dépendait de l’Echevin de l’Instruction publique Léon Lepage (1895 - 1909).
Il y entra en 1901.
Ce bâtiment, très imposant, fut considéré comme une école modèle.
Construit à partir de 1878 (terminé en 1880) en briques, pierre bleue et pierre de Gobertange par l’architecte Charles Emile Janlet ardent défenseur du style « néo renaissance flamande », cette construction érigée sur la place qui s’appelait alors « Place Lebeau », était tout à fait dans le « ton » des rénovations des quartiers « embourgeoisés » nés au centre de Bruxelles après le voûtement de la Senne.
La façade devait constituer un embellissement pour le quartier et elle est d’une ampleur exceptionnelle pour une école.
L’intérieur était de conception plus moderne et répondait aux normes gouvernementales prescrites à ce moment pour les écoles : toute la construction s’ouvrant sur un très grand préau surmonté d’une vaste verrière soutenue par une forte charpente de fer ouvragé. Un second niveau courait tout autour de cet espace.
Six classes en bas et six classes au premier étage.
Emile jeune garçon, pourra donc observer tout à loisir, dans son école même, cette construction fer-verre encore fort nouvelle, nous l’avons vu, vers ces années 1900.
Un des avantages présenté par ce type de construction était entre autre le bon éclairage des classes situées de part et d’autre de ce préau, de telle façon qu’elles recevaient la lumière à la fois du côté intérieur et du côté rue. Suivant l’habitude dans l’enseignement d’alors, le Directeur habitait sur place et occupait le second étage du bâtiment, là où se trouvaient également le
« Musée » de l’école et la salle de gymnastique.
Cette école était connotée laïque et observait, deux ans déjà avant l’application officielle de la fameuse « Loi Van Humbeeck » (ou « Loi de Malheur » pour ses détracteurs), le principe de la neutralité philosophique. Cette loi rendra obligatoire l’organisation d’une école primaire publique laïque et neutre dans chaque commune, supprimant du programme le cours de religion ! (01.07.1879).
Lorsqu’Emile De Boelpaepe fréquente cette école, le vieux marché aux puces qui se déroulait anciennement sur cette place « Lebeau » venait d’être déplacé vers la place du Jeu de balle dans les Marolles, à la demande de la bourgeoisie récemment installée le long des nouveaux boulevards et qui trouvait désagréable la promiscuité de toutes ces « pouilleries du vieux marché ».
La place fut rebaptisée « Place Anneessens » en 1889 et dotée cette même année de la statue de son héros : le doyen du métier des Quatre Couronnés : François Anneessens, exécutée par le sculpteur Thomas Vinçotte.
Plus de « marché aux puces » donc, mais encore parfois un agréable marché aux fleurs.
Emile semble avoir été un « très, très bon élève, studieux, poli et sage »; c’est ainsi que son instituteur, un certain Monsieur De Keuster, retrouvé beaucoup plus tard en 1942, alors qu’Emile était un architecte bien en place et avait déjà deux enfants, l’a décrit à la petite fille cadette, fort impressionnée par la prestance et l’autorité intacte de ce vieux Monsieur à qui visite était rendue.
Il avait dû être l’instituteur type de cette ancienne génération, un Monsieur très bien considéré socialement, sévère et imposant, dont on ne discutait pas une autorité qu’il devait certainement appliquer encore « à la baguette » à l’occasion !
Le ton affectueusement respectueux avec lequel l’ancien élève De Boelpaepe s’adressait à
« Monsieur l’Instituteur » était saisissant !