a crise financière, suivie d’une crise économique mondiale qui a débuté aux USA en 1929 affecta durement la Belgique en 1932. Elle fut d’autant plus grave que l’Allemagne avait déclaré le moratoire de ses dettes et bloquait tous les crédits étrangers.
Les industries belges connaissent à nouveau le marasme et le chômage croît de façon inquiétante. La crise connaît chez nous son paroxysme en 1935.
C’est alors que Paul van Zeeland crée un gouvernement d’Union Nationale (1935 - 1937) et dévalue le franc de 28%.
Ceci profite à l’exposition Universelle de Bruxelles de1935 – organisée sur le plateau Laeken-Heysel pour le centenaire de la Belgique. Elle va connaître un grand succès car de nombreux étrangers affluent, profitant des prix avantageux.
Le budget retrouve son équilibre en 1936.
Le gouvernement réussit à réduire le nombre de chômeurs grâce notamment à une politique de grands travaux dont la reprise du chantier de la Jonction Nord-Midi.
Ce chantier apporte aussi la solution aux problèmes d’engorgement des vieilles gares bruxelloises et permet d’électrifier le réseau. Si ces travaux reprennent en 1935, il faudra néanmoins attendre 17 ans pour atteindre l’objectif final !
Hélas en 1937-1938, il y a une nouvelle contraction des affaires due à la situation internationale très préoccupante.
Durant cette période 30 – 40, d'importants acquis sociaux sont engrangés, notamment en 1936 :
- naissance des congés payés,
- 6 jours par an pour les travailleurs des secteurs industriels et commerciaux,
- semaine de 40 heures pour les professions dangereuses,
- la Liberté Syndicale est reconnue.
Du point de vue politique, la dynastie connaît des changements.
En effet, le Roi Albert 1er, surnommé le roi Chevalier, très aimé par toute la population belge ainsi d’ailleurs que son épouse la reine Elizabeth, meurt accidentellement en 1934 à Marche-les-Dames. Son fils aîné Léopold III lui succède. L’épouse de ce dernier, la reine Astrid, très appréciée aussi par les Belges, décède également accidentellement en 1935. Le remariage de Léopold III durant la seconde guerre mondiale avec Liliane Bael, princesse de Réthy, déplaît à de nombreux Belges.
Mais il y a des raisons beaucoup plus sérieuses qui expliquent " la question Royale " qui va surgir au lendemain de la guerre et diviser les Belges .
A partir de 1921, jusqu’à la seconde guerre mondiale, la Belgique ne connaît plus que des gouvernements de coalition. L’instabilité gouvernementale est importante.
De grands bouleversements ont lieu aussi du point de vue linguistique.
La Belgique évolue vers deux unilinguismes territoriaux tempérés par un zeste de bilinguisme ! (Bruxelles et le Brabant étant administrés dans les deux langues et un volet linguistique est présent dans les recensements de la population).
A partir des années 30, les totalitarismes se développent en Europe Occidentale.
En 1933, Hitler devient chancelier du Reich, Mussolini est tout puissant en Italie.
L’Espagne va connaître une terrible guerre civile de 1936 à 1939 qui se termine par le triomphe du dictateur Franco (qui dirigera l’Espagne jusqu’en 1975). Au Portugal, on trouve un autre dictateur : Salazar.
En Belgique, avec les épreuves de la crise économique, le scepticisme s’installe dans certaines couches de la population par rapport au régime parlementaire.
On assiste à la montée de l’extrémisme flamand avec le VNV (Vlaams Nationaal Verbond). Du côté wallon, apparaît sous forme de météorite un certain Léon Degrelle, tribun charismatique grand rassembleur des mécontents de tous bords et très sympathisant envers les régimes totalitaires.
En 1936, il fait un tabac aux élections législatives. Heureusement, grâce à van Zeeland, il perd les élections de 37. Les " Rexistes " sont définitivement balayés du paysage belge en 1939. Le pays est revenu à la santé.
Mais en 1938 – après la rencontre de Munich – la Belgique et l’Europe se retrouvent face à une situation internationale gravissime !
Pour terminer ce tour d’horizon sur un mode plus léger, évoquons brièvement la vie culturelle en Belgique durant les années 30 – 40.
Bien sûr il ne s’agit que d’une ébauche et non d’une énumération exhaustive.
Ces années sont riches dans les domaines artistique, littéraire, théâtral, cinématographique, scientifique et technique.
Et de citer :
- le fameux concours international Eugène Ysaye ancêtre du concours Reine Elizabeth,
- les grands cinéastes belges Henri Storck et Charles de Keuleneire,
- les films de détente : de Schoutens : " en avant la musique " et " c’était le bon temps " (pochade sur la belle
époque )
- le film de Bossemans et Coppenholle.
C’est aussi l’époque où l’on découvre :
- " Blanche neige et les 7 nains " de Walt Disney,
- " les temps modernes " de Chaplin.
A l’époque tout le monde fredonne 2 chansons françaises " Couchés dans le foin " de Mireille et " Tout va très bien Madame la Marquise " de Ray Ventura.
En 1929, paraît dans le petit vingtième hebdo : "Tintin et Milou chez les Soviets" de Hergé.
De grandes expositions consacrent Permeke en 1930, René Magritte et Paul Delvaux en 1936.
En 1931 les Belges découvrent les premières enquêtes de l’inspecteur Maigret de Georges Simenon.
En 1936, a lieu à Bruxelles l’inauguration du Musée d’Histoire Naturelle (Principalement consacré aux Iguanodons de Bernissart).